Prof. Hubert Klumpner | Architecture et urbanisme

Téléphérique pour le métro de Caracas

La division sociale marquant les installations informelles est souvent exacerbée par des ruptures physiques. À Caracas, les habitants des quartiers au sommet de la colline n’utilisaient généralement pas la plupart des équipements utilisés par leurs concitoyens. Dans un tel contexte, les architectes doivent parfois se transformer en activistes et en médiateurs pour combler le fossé entre l’aménagement top-down et l’organisation communautaire. Le projet Metro Cable était à l’origine une alternative « acupuncturale » au développement urbain aussi inutile que destructif.

En 2003, U-TT a commencé ses recherches sur la crise de la mobilité à San Agustín, une implantation informelle d’environ 40 000 habitants. Située sur un arête adjacente à l’Avenida Lecuna, San Agustín était séparé de la ville par une importante autoroute et un canal. Les résidents mettaient chaque jour des heures à descendre et monter les escaliers pour se rendre à l’école ou au bureau. Durant la saison des pluies, ces chemins sont souvent dangereux ou impraticables en raison des inondations.

Pour sortir San Agustín de son isolement, le gouvernement a annoncé un plan pour la construction d’un nouveau système de routes et de lignes de bus. Au moyen d’outils de cartographie et de modélisation pour l’analyser l’impact de la proposition, U-TT a identifié que le plan nécessiterait le déplacement du tiers des maisons de San Agustín. Le résultat aurait été le déracinement de milliers de familles et l’éclatement de réseaux sociaux.

U-TT propose au contraire d’introduire un système de Cable Car moins invasif pour relier le quartier à la ville en contrebas par une série de stations. Conçu après de nombreuses études de sites, des ateliers communautaires et des consultations d’experts internationaux, le plan prévoyait également des bâtiments « plug-in » et des structures flexibles attachées à chaque station pour offrir des habitations, mais aussi des programmes culturels, communautaires et de détente. À la suite du rejet initial de la proposition par le gouvernement, U-TT a organisé un symposium public à l’université centrale de Caracas où des architectes, des urbanistes, des activistes universitaires et des leaders de la communauté de San Agustín ont regroupé leurs forces pour s’opposer au plan officiel de routes.

Les autorités ont finalement accepté la proposition de Cable Car et créé une joint-venture en 2006 entre la compagnie public de métro de Caracas et une société autrichienne de téléphérique, Doppelmayr. La ligne de Cable Car a ouvert en 2010 avec cinq stations. Le système s’est avéré extrêmement populaire et abordable ; il peut transporter jusqu’à 1 200 personnes chaque heure. Tandis que certains éléments plug-in de la proposition de conception très politique ont été modifiés ou ignorés, le projet a eu un impact clairement catalytique sur les communautés locales et continue de fonctionner parfaitement ; il sert de modèle à de futurs projets de modernisation dans la région.

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Participants

Alfredo Brillembourg & Hubert Klumpner
José Antonio Nuñez
Carlos Bastidas
Patrick Edlinger
Elizabeth Florian
Cesar Gavidia
Dora Kelle
Rafael Machado
Claudia Ochoa
Regina Orvañanos
Juan Ponce
Matt Tarczynski

Client

C.A. Metro de Caracas

Lieu

San Agustín, Caracas, Venezuela

Recherche, Design et Exposition

Michael Contento, Lindsey Sherman

Architecte paysagiste

Topotek 1 – Martin Rein-Cano, Christian Bohne

Design graphique

Intégral Ruedi Baur & Associés – Ruedi Baur

Sensibilisation communautaire

Felix Caraballo

Companie de construction

Oderbrecht

Système de téléphérique

Doppelmayr

Année

2010

Statut

Projet achevé